Oscillant entre chanson et comédie, Robert Charlebois promène sa créativité et son humour entre le Canada et la France.

Né le 25 juin 1944 à Montréal (Canada)

Dès ses débuts, le Canadien, qui s’initie très jeune au piano, évolue entre chanson et comédie. Sa rencontre avec sa campagne, Claudine Monfette surnommée Mouffe, au début des années 60, est déterminante ; chansons et spectacles s’écrivent désormais à quatre mains. Ainsi dès 1965, les représentations  » Yéyés contre chansonniers  » connaît un vif succès alors que sort au même moment le premier album de l’interprète  » Charlebois vol 1 « .
Son imaginaire débordant, allié à un humour parfois caustique s’impose au fil de son travail ; les artistes confirmés ne s’y trompent pas et s’emparent de la perle. Félix Leclerc l’invite à se produire avec lui à Montréal et le québécois Gilles Vigneault se targue de lui écrire des textes.
Ce ne sont pas moins de quatre disques qui sortent en 3 ans, alors que 1968 est également une année révolutionnaire pour Robert Charlebois qui revient avec son spectacle  » Osstidcho  » (mélange d’argot québécois, d’anglicisme et de vieux français) qui témoigne, une fois encore, de sa créativité à contre courant. Déjà adopté par la profession, le chanteur bénéficie désormais du soutien du public et plus simplement des Québécois, sa notoriété s’étend à l’ensemble des canadiens qui réserve un accueil sans précédent à  » Lindbergh « , un duo avec Louise Forestier qui devient un succès international et lui vaut le trophée Félix Leclerc en 1969. Ses apparitions, certes attendues, ne cessent de surprendre. Travesti en ange doré, passager aux côtés de Janis Joplin du train rock qui traverse le Canada ou encore créateur du parti politique Rhinocéros qui s’engage à ne s’engager à rien, Robert Charlebois n’en finit pas de séduire.

Décalé

Ce personnage iconoclaste a néanmoins du mal à s’imposer en France. Lors de son premier passage à l’Olympia en 1969, le public lui réserve un accueil mitigé ; si bien que l’artiste jette sa batterie dans l’assistance. Il faudra attendre trois ans pour que les spectateurs de la salle parisienne apprécient la subtilité de ses interprétations. Fort de ses succès  » Cartier  » ou encore  » Ordinaire « , le chanteur achève de conquérir la France lors de la tournée qu’il effectue avec Léo Ferré.
Les Canadiens ne s’offusquent en rien de ses voyages en Europe, Robert Charlebois reste un personnage incontournable et toujours aussi sollicité dans le pays. Pour preuve, ils sont 125.000 à venir l’applaudir au Québec en 1974, alors que l’artiste se produit avec Gilles Vigneault et Félix Leclerc. Un an plus tard, 300.000 personnes assistent au spectacle donné à Montréal, toujours avec Gilles Vigneault, Claude Léveillée, ou encore Yvon Deschamps. Témoin de ce concert géant le disque  » 1 fois 5 « .
Le public du Palais des Congrès et de l’Olympia est également au rendez-vous, en 1979 en 1983. C’est à cette période, séparé de sa compagne, qu’il se lie d’amitié avec Luc Plamondon, Jean-Loup Dabadie ou encore Didier Barbelivien qui lui écrivent des textes.
Son inspiration semble, un temps, s’être épuisée et le personnage s’être assagi, si bien qu’il faut attendre 1989 pour que Robert Charlebois revienne avec  » Dense « .Mais c’est avec  » Immensément  » (un album qui s’inscrit dans la lignée ses oeuvres passées), trois plus tard, qu’il renoue avec le succès.
Après un passage en France en 1997 pour la promotion de son album  » Le chanteur masqué « , pour lequel il fait appel à Lewis Furey et Jean-Jacques Goldman, le chanteur revient à Montréal et se mue en créateur et en producteur du spectacle,  » Jean sans nom « , inspiré du roman de Jules Verne,  » La famille sans nom « .