BERTRAND CANTAT – Alors que l’hommage rendu à Marie Trintignant hier au Père-Lachaise a réuni plus de mille cinq cent personnes (personnalités et anonymes), l’enquête sur le rôle de Bertrand Cantat dans la mort de sa compagne bat son plein. Au centre des débats: la drogue. Etait-il sous l’emprise de stupéfiants quand il s’est attaqué à Marie Trintignant? La réponse sera apportée dès que les enquêteurs français pourront se rendre en Lituanie… En effet, Nathalie Turquey, juge parisien chargée de l’affaire en France, rencontre des difficultés avec les autorités lituaniennes quant à la possibilité d’enquêter à Vilnius, mais aussi à propos de l’extradition dont Bertrand Cantat devait faire l’objet aux alentours du 14 août. Le procureur du parquet de Vilnius n’a pas encore donné son accord à cette éventuelle extradition, voulue par la France mais aussi par le suspect lui-même. Résultat, une espèce de bras de fer diplomatique a débuté entre les 2 pays. « Cette affaire est délicate. On essaie de ne pas fâcher les Lituaniens. Et eux veulent nous montrer l’efficacité de leur système judiciaire », a déclaré un diplomate français. Bref, il se pourrait que Bertrand Cantat séjourne dans la chambre d’hôpital de la prison de Vilnius un peu plus longtemps que prévu… en attendant cette extradition semble bien incertaine aujourd’hui. Quant aux circonstances du drame donc, le mystère n’est pas encore élucidé. Le lavage d’estomac et les prélèvements effectués sur Bertrand Cantat le 27 juillet auraient révélé la présence d’héroïne, d’excitants de type amphétamines et d’un taux d’alcoolémie assez faible. Des analyses plus précises ont été demandées et les résultats seront communiqués dans quelques jours. En attendant, l’avocat français du chanteur, Me Olivier Metzner, a démenti la présence d’héroïne dans le sang du suspect. Le leader de Noir Désir n’était en effet pas réputé pour être un amateur de drogues dures, mais d’après les policiers de Vilnius, la violence de Bertrand Cantat pourrait en partie s’expliquer par la prise d’un mélange d’amphétamines et d’héroïne appelé « supuokles », vendu en Lituanie sous la forme d’une poudre blanchâtre, dont une petite quantité aurait été retrouvée sur les lieux du drame. « Mélanger un sédatif comme l’héroïne avec un stimulant comme l’amphétamine provoque des effets contraires parfois très puissants. Mais une fois dans l’organisme, l’héroïne se transforme très vite en morphine et il devient difficile de la détecter, par voie sanguine, 72 heures après la prise », a expliqué un médecin toxicologue de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Si l’analyse médicale confirme la présence de ce « supuokles » dans l’organisme de Bertrand Cantat, les témoignages des médecins spécialistes pourraient, grâce à leur expertise, évoquer et expliquer l’état second du chanteur au moment du crime, ce qui en matière judiciaire serait un élément important pour la suite… Chronologie de l’affaire Cantat-Trintignant: 05 août, 13h, Bertrand Cantat accusé de meurtre? 04 août, 15h Premières auditions et bilan provisoire de l’autopsie de Marie Trintignant? 01 août, 12h, M. Trintignant est décédée, B. Cantat mis en examen. 01 août, 15h Décès de Marie Trintignant… 01 août, 13h Marie Trintignant en état de mort cérébrale 31 juillet, 15h, Bertrand Cantat demande pardon depuis sa cellule. 30 juillet, 16h Les jours de la comédienne française Marie Trintignant sont comptés 30 juillet, 15h, Bertrand Cantat, plainte déposée. 30 juillet, 12h, Bertrand Cantat en garde à vue. 29 juillet, 12h: Bertrand Cantat tente de se suicider. 28 juillet, Marie Trintignant dans le coma.