DENNIS BROWN – Suite à de nombreux décès dans le monde du reggae où on ne semble pas faire de vieux os, Dennis Brown nous quitte aussi. Le 1er juillet dernier, il a tiré sa révérence pour rejoindre Jah au paradis des fumeurs de ganja. Dennis Brown s’en est allé le 1er juillet 99 rejoindre son dieu, Jah, à l’âge de quarante deux ans. Celui qui était l’interprète favori de Bob Marley et qui n’avait jamais galvaudé son titre de Prince Héritier du reggae (si l’on considère que Marley en était le Roi) peut maintenant chanter avec lui au paradis des fumeurs de ganja, son « tabac » favori, en laissant ses treize enfants vivre avec sa musique. Il vient de nous quitter suite à ce qui serait une défaillance respiratoire (les résultats de l’autopsie ne sont pas encore connus) d’après le compte-rendu du Centre hospitalier universitaire des Antilles de Kingston, Jamaïque. Comme bon nombre de ses coreligionnaires chanteurs de reggae, Dennis Brown était venu à la musique dès son plus jeune âge. C’est donc avec le naturel qui caractérise les jeunes enfants-stars qu’il enregistra ses premiers 45 tours parmi lesquels « No Man Is an Island » et « If I Follow My Heart », dès 1969 alors qu’il n’avait que 12 ans (il était né en 1957, à Kingston). Enfant-prodige donc. Mais ce sont surtout ses albums des années soixante dix qui lui offrirent la gloire et son titre de Prince Héritier du reggae. Au nombre d’une soixantaine, ses albums avaient en commun le son particulier créé par le producteur Niney the Observer et, à l’instar de Gregory Isaacs, ses thèmes de prédilection étaient rassemblés autour de la culture originelle des rastafaris, du militantisme et de la spiritualité. Ses tubes (reconnus surtout en Angleterre comme bon nombre de musicien reggae) tels que « Africa », « Whip Them Jah Jah », « Cassandra » ou « Tribulation » figurent parmi les plus beaux titres que la musique jamaïcaine nous ai apportés. Son plus gros tube notamment, fut le fameux « Money In My Pocket » en 1979 suivi trois ans plus tard de « Halfway Up Halfway Down » et « Love Found Its Way » alors que Bob Marley venait de rejoindre la Terre Promise le 10 mai 1981. Publié cette année, « Tribulation », son dernier album avait été joliment accueilli et une compilation de 1996, « The Prime of Dennis Brown : 16 Cuts from the Crown Prince of Reggae (1978-1995) », donne un aperçu sur dix-sept ans de carrière de ses plus beaux titres qu’il avait réenregistrés pour l’occasion en 1995.