EDDY MITCHELL – « Les Nouvelles Aventures » est le cinquième album d’Eddy que Mitchell est allé enregistré aux Etats-Unis. On sent d’ailleurs qu’il a ses habitudes là-bas ; il retrouve en effet quelques-unes des pointures qui avaient déjà participé à ses albums précédents. On commence le voyage par Memphis, la ville du King, qui offre à Eddy et son orchestre les tempos les plus soutenus de ces « Nouvelles Aventures ». « Hip Hug Her », une reprise instrumentale de Booker T. and The MG’s, introduit « J’ai des goûts simples » et « Golden Boy » à la rythmique parfaite (une basse et une batterie d’une précision remarquable) soutenue par les cuivres du quintet Tower of Power. A Memphis comme à la Nouvelle Orléans, Eddy a fait appel à un arrangeur de cuivres de génie. En effet, grâce à Greg Adams, ça pète dans tous les sens. Mais on ne retrouve ses accords parfaits qu’après le calme des sessions d’Hollywood et des titres plus personnels voire intimistes dont le single « Ton homme de paille » est une parfaite représentation. Plus d’arpèges de piano, de superbes arrangements de cordes et de travail dans les mélodies sur des textes enclins à la mélancolie (« Pourquoi les gens qui s’aiment aiment se faire du mal / Même à titre expérimental ? » sur « Destination Terre » ou « Décrocher les étoiles, c’est un métier qui se perd, C’est bien dommage, Tout devient trop sage, Les rêves n’ont plus de repaires » sur « Décrocher les étoiles »). A New Orleans en revanche, le groove reprend le dessus avec la section rythmique des Neville Brothers, les Tower of Power à nouveau et une section de cuivres française. Et là, on se dit qu’Eddy à garder le meilleur pour la fin. La présence des Neville donne un côté bayou léger à l’ensemble alors que le chanteur lâche ses mots les plus drôles : « L’éternel c’est long, l’avenir inévitable mais le présent est incertain » (!) sur « Les Nuits de plein lune » sur laquelle des chats miaulent d’amour… Et jusqu’au must « T’es qu’un joueur », chef d’oeuvre digne des plus grandes formations made in USA. C’est donc décidé, on fait le voyage avec Eddy.