ELVIS PRESLEY – Karen vit un conte de fées. Elle a reçu un courrier du King qu’elle attendait depuis 39 ans. Alors âgée de 11 ans, armée de sa plus belle plume, elle lui avait écrit une lettre le suppliant de lui adresser un autographe pour son anniversaire. Elvis a exhaussé son voeu. Nous sommes en 1960, à Oberhausen, petite bourgade allemande proche d’une base américaine. Un vent glacial empourpre les joues de Karen. La jeune fille, qui va fêter ses onze ans, brave le froid; elle arpente la rue principale jusqu’à la boîte aux lettres et glisse maladroitement son pli dans la fente. Engourdie, elle regagne l’appartement familial et dès lors, n’aura d’autre préoccupation que d’espérer la réponse à son courrier. Et quelle réponse: pour son anniversaire, elle a demandé un autographe à Elvis, qui chaque matin salue le drapeau américain sur la base qui jouxte Oberhausen; elle sait qu’il répondra. Les jours ont passé; puis les mois, les années. Affrontant la désillusion, Karen a passé sa vie à essayer d’oublier cette intime avanie; jusqu’à ce beau matin de janvier 1999. A 50 ans, comme d’habitude, elle relève le courrier, décachette cette lettre étrangement jaunie et lit: « Chère Karen, puisses-tu avoir un très heureux anniversaire et beaucoup d’ours en peluche. Ton ami, Elvis. »