KEN ISHII – Ce kid presque trentenaire au look étudié (normal, il est japonais) aceci d’attachant qu’il n’a jamais dévié sa course d’un iota. Depuis sesdébuts chez les belges de R&S (chez qui sort ce disque d’ailleurs), KenIshii est resté fidèle à une certaine idée de la techno, pure, abstraiteet propice à toutes les expérimentations. Sans s’embourber dans leculte d’un prétendu âge d’or, le tokioïte a longtemps marché dans lespas de Derrick May. Sur ce « Sleeping Madness » au parfum onirique (ce quiest normal, vû qu’on y parle de sommeil), il ne peut s’empêcher de payerson tribut à ses inspirateurs, même si ça fait longtemps qu’il joue dansla même cour qu’eux. Ainsi, les deux 1er morceaux s’inscrivent dans lelignage des productions de la Motor City tout en poursuivant la démarcheque Ishii s’est fixée: concilier la technologie et la tradition,machines et instruments acoustiques dans ce cas précis. De plus, »Sleeping Madness » est riche en rencontres, de sa collaboration avec desmusiciens traditionnels thaï à son duo internet avec DJ Spooky (« EnsoOnline », peut être le meilleur morceaux du disque) en passant par unautre asiatique renommé, Talvin Singh. Il en ressort une Techno soupleet sophistiquée qui n’a pas pour unique vertu de créer un environnementsonore fouillé mais va beaucoup plus loin en éclatant les structures, encréant de nouvelles rythmiques, en mariant élégament rondeur acoustiqueet nervosité électronique. Définitivement du grand Ken Ishii et un beaudisque de techno.