PRINCE – Tout a été dit sur lui: qu’il y avait du Jimi Hendrix en lui; du Stevie Wonder; du Frank Zappa, du James Brown; du Freddie Mercury; du George Clinton; du Herbie Hancock; du Frank Sinatra; et même du King! Eh bien c’est vrai. Ou plutôt non… Hier soir au Zénith de paris il n’y en avait qu’un: Prince! Le seul, l’unique. Royalement accompagné, il est vrai, de Maceo Parker et Candy Dulfer au sax, John Blackwell à la batterie, Rhonda Smith à la basse, Renato Neto aux claviers et Greg Boyer au trombone. Le soirée a en fait commencé en milieu d’après-midi par un soundcheck auquel étaient conviés environ 200 membres du très sélectif New Power Generation Macic Club (NPGMC). Puis s’est poursuivi jusqu’à 20:15 par la ronde des vautours qui vendaient leurs places jusqu’à 300Euros. Et enfin l’heure H! Le Kid de Minneapolis fait son entrée et attaque jazz. Très jazz même… Très Rainbow Children, en fait. Mais après ½ d’heure de concert ponctuée d’un Purple Rain magistral, la funk le gagne. Un sympathique plaidoyer pour la « real music by real musicians » et Prince allume la mèche, escorté de ses irrésistibles frères de cuivre. Le public est littéralement dynamité par la puissance de jeu. Puis, sans ostentation superflue, c’est au tour de Prince la pop star de faire son apparition. Il égrène quelques-uns de ses tubes des années 80 (Housequake, The Work, Sign’O the Times, When You Were Mine, Pop Life, I’ll Be with You, Rasberry Beret) pour le plus grand bonheur du parterre de fans qui reprend en coeur ses refrains. « N’importe quel autre artiste qui fait ça, c’est ringard. Quand c’est Prince, c’est la classe! », remarque un spectateur averti. Après 2 heures de scène et un court entracte, Prince se fait plus câlin, plus crooner. Pour cette dernière ½ heure, il a troqué sa guitare contre un piano, son très élégant costume croisé noir contre un ensemble blanc tunique-pantalon plus décontracté, plus Petit Prince, histoire de ponctuer une prestation décidément impeccable de la première à le dernière seconde. Les plus chanceux (et les plus riches) se sont enfin dirigés vers le Bataclan où la star était attendue avec ses troupes pour un aftershow de plus de 2 heures à n’en pas douter d’anthologie. Mais pour passer les portes, il fallait d’une part s’armer d’une persévérance sans borne, et d’autre part disposer de 100 Euros cash! Le prix de l’indépendance artistique… Prince refusant fermement depuis plusieurs années de travailler avec une quelconque maison de disques.