PUBLIC ENEMY – Comme au temps des chevaliers, chaque camp, dans le procès qui oppose le site Napster aux majors américaines, a un ou plusieurs champions qui les protègent. Chuck D, leader de Public Enemy, ainsi que Fred Durst de Limp Bizkit affichent très clairement leur soutien à l’accusé, Napster (www.napster.com), ce site qui permet à ses utilisateurs d’aller piocher mutuellement des fichiers MP3 dans le disque dur des personnes inscrites. Les chevaliers noirs de la R.I.A.A. (association des principales majors du disque aux USA) ne sont autre que Metallica et Dr Dre. La juge Marilyn Hall Patel a prononcé hier, le 27 juillet, une injonction temporaire obligeant Napster a fermer les portes de son site. Chuck D a pris publiquement la parole dans cette affaire, estimant que « …si Patel décidait de notre vie à l’aube du XXIème Siècle, nous nous déplacerions en charrette ou à cheval ». On sent le MC, non?. Chuck D a fait du développement des nouvelles technologies son cheval de bataille depuis un certain temps (voir notre + d’infos) et a une vision très libertaire de la chose. L’argument de la RIAA et de Metallica concerne la protection des droits de l’artiste, justement, car ces structures n’ont pas encore les moyens de suivre les évolutions des modes de consommation. Le fondateur de Napster, Shawn Fanning, prétend quant à lui que les utilisateurs de son site, étant des passionnés de musique, ils consomment plus de disques que la moyenne. Il a appelé à un « buy-cott » ce week end: il demande à ses 22 millions d’utilisateurs d’aller acheter en masse des disques de ces compagnies, afin de prouver sa bonne foi. Qu’on soit « pro » ou « contre » Napster, le procès qui est actuellement en train de se jouer a le mérite de soulever un débat intéressant sur la propriété intellectuelle, et surtout sur les nouveaux moyens que devront trouver artistes et maisons de disque pour récolter les deniers de leurs activités. LD