SOLAR SIDES – On ne vous refera pas le coup du jazz qui se marie à la house: ça fait longtemps que les producteurs électroniques se sont approprié l’héritage de Monk et Coltrane. Ceci ne veut pas dire que Solar Sides sente l’anti-mite, bien au contraire. Tomi Del Castillo (suisse, comme son nom l’indique) est à la base féru de jazz, musique qu’il pratique en tant que guitariste dans diverses formations. Mais voila, le bonhomme est aussi ingénieur du son et il a un péché mignon: la house. Il commence à collaborer avec Esteban Lucci, jeune compositeur house espagnol avec qui il va sortir un premier maxi, « Ritual Ethnic », sur le label new yorkais King Street. Prenons un gros raccourci et arrivons en au premier album du duo. L’idée de départ est simple: Plutôt que de balancer des samples de jazz ultra grillés, pourquoi ne pas reprendre les classiques purement et simplement? Plutôt qu’un clavier qui fait « pouet », pourquoi ne pas recruter une formation jazz? Guitare, cuivres, Fender Rhodes, percus, flutes et machines jouent à cache cache sur ce disque d’humeur légère où l’électronique sait se faire discrète si besoin est face au septet qu’ils ont recruté. Pour ce qui est des morceaux, Del Castillo et Lucci ont tapé principalement dans le be-bop, avec un petit faible pour Dizzy Gillespie et Thelonious Monk. Hors be bop, on peut croiser aussi les noms de Cole Porter et de Gershwin, fait rare dans la house. Le gros avantage vient des extraordinaires mélodies ainsi récupérées. Le petit inconvénient, c’est une production un peu trop polissée par moment.